Étape 2 – Diagnostic et valorisation
Accueil » Étape 2 – Diagnostic et valorisation
Les 10 étapes clés d'une transmission d'entreprise réussie
Étape 2 - Diagnostic et valorisation
Lors d’une transmission d’entreprise, la valorisation sera une des bases indispensables de négociation avec de potentiels repreneurs. Il conviendra tout d’abord de différencier deux concepts : la valeur et le prix. Si la valeur de la société est une estimation d’un montant à un moment donné sur base d’éléments internes et externes à l’entreprise, le prix quant à lui, est le montant résultant d’une négociation entre l’acheteur et le vendeur.
Bien valoriser son entreprise est un exercice complexe qui nécessite une analyse précise d’éléments passés et de perspectives. Il conviendra tout d’abord de comprendre l’organisation et l’environnement de l’entreprise pour ensuite analyser les performances financières historiques de la société et ses résultats prévisionnels.
Plusieurs techniques d’évaluation existent et peuvent être appliquées selon le profil de l’entreprise. Nous présentons dans ce guide trois méthodes régulièrement utilisées en valorisation d’entreprise.
La méthode patrimoniale
La méthode d’évaluation patrimoniale repose sur la photographie du patrimoine et des dettes de l’entreprise à un instant donné. Elle se base sur les valeurs bilantaires et les données relatives, en général, aux trois dernières années.
L’actif net comptable se calculera par différence entre la valeur des actifs de l’entreprise, réévalués à leur valeur actuelle de marché, et les dettes. Il conviendra dès lors, sur base du bilan comptable le plus récent de l′entreprise, de reprendre tous les postes de l′Actif et du Passif, de les analyser et d′apporter les corrections nécessaires.
En plus de la réévaluation, plusieurs retraitements doivent être effectués comme des réintégrations d’éléments hors-bilan ou encore des suppressions d’éléments n’ayant pas une réelle valeur comme par exemple les frais d’établissement ou les comptes de régularisation de l’actif et du passif.
À la valeur d’actif net réévalué doit également venir s’ajouter un goodwill afin d’affiner la valorisation patrimoniale de l’entreprise. Celui-ci représente la capacité de l’entreprise à créer (ou à détruire) de la richesse. Il déborde très largement de l’évaluation stricte des actifs et permet de déterminer une survaleur éventuelle de l’entreprise. Ce goodwill peut être considéré comme la différence entre les résultats dégagés par l’entreprise et les résultats qu’aurait engendré un placement sans risque de l’actif net comptable corrigé.
Cette méthode de valorisation est souvent utilisée pour les sociétés holding ou immobilières où il y a peu d’activités d’exploitation. Elle se base essentiellement sur les éléments tangibles existants et a tendance à regarder le passé.
La méthode du multiple de l’EBITDA
La méthode d’évaluation par les multiples permet de mettre en perspective l’entreprise avec d’autres sociétés aux caractéristiques similaires et présentant un profil le plus proche possible et dont la valeur de transaction est connue. La valeur est calculée d’après un coefficient couramment observé dans des entreprises présentant des similitudes au point de vue de son activité, son niveau de chiffre d’affaires, son implantation géographique, son taux de croissance ou encore sa structure financière. Le coefficient multiplicateur dépend dès lors en premier lieu du secteur d′activité : plus ce dernier est considéré comme risqué, plus le multiple sera faible.
L’EBITDA (Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation & Amortization) est l’indicateur le plus utilisé dans les méthodes d’évaluation. Il représente l’excédent brut d’exploitation, à savoir le résultat avant amortissements, provisions, impôts et charges financières.
C’est un indicateur clé de la rentabilité d’une société qui n’est pas influencé par la structure financière de celle-ci, les politiques d’amortissement et de provision ou les législations fiscales. Cela correspond au profit généré par l’activité d’une entreprise.
Certains ajustements s’appliqueront sur l’EBITDA, comme l’élimination des charges ou des produits considérés comme non récurrents, l’élimination des coûts et/ou produits exceptionnels comptabilisés au niveau du bénéfice d’exploitation, ou encore l’analyse critique des provisions.
Cet EBITDA corrigé sera ensuite multiplié par le coefficient multiplicateur qui prendra en compte les risques liés au secteur d’activité de l’entreprise, ensuite, les dettes financières nettes seront déduites. Celles-ci correspondent à la différence entre les dettes financières à court et à long terme reprises au bilan de la société et les valeurs disponibles.
Cette méthode est régulièrement utilisée pour les PME’s. Elle se base essentiellement sur la rentabilité de l’entreprise et est plus axée sur le moment présent.
La méthode du Discounted Cash Flow (DCF)
La troisième méthode d’évaluation est la méthode du Discounted Cash Flow (DCF). Celle-ci part du principe que l’entreprise vaut aujourd’hui l’ensemble des revenus qu’elle génèrera à l’avenir (flux de trésorerie), extrapolés à l’infini, et actualisés au taux de rendement que pourrait en attendre un investisseur.
Il convient dans un premier temps de définir, sur la base d’un plan financier, les flux de trésorerie prévisionnels de l’entreprise sur une période déterminée.
Dans un deuxième temps, il convient d’actualiser ces flux de trésorerie, en déterminant au préalable le taux de rendement exigé par des investisseurs potentiels, appelé Coût Moyen Pondéré du Capital (CMPC) ou Weighted Average Cost of Capital en anglais (WACC).
Une valeur terminale sera alors déterminée et actualisée au coût moyen pondéré du capital.
La valeur de l’entreprise sera dès lors obtenue en additionnant l’ensemble des flux de trésorerie actualisés et en y ajoutant la valeur terminale actualisée.
Cette méthode a l’avantage d’intégrer les risques et incertitudes futurs de l’entreprise dans l’évaluation. Elle est cependant complexe à mettre en œuvre, d’autant plus que sa qualité dépend aussi de la solidité du plan financier prévisionnel de l’entreprise. Ce modèle est souvent utilisé afin de valoriser des start-ups et des sociétés cotées en bourse.
En conclusion
Le choix de la méthode de valorisation dépend de l’activité de l’entreprise et de sa taille. Combiner plusieurs méthodes permet d’obtenir un résultat plus précis. Cette évaluation ne se limite pas simplement à définir une fourchette de valeur d’une entreprise, elle consiste également à définir un argumentaire robuste pour justifier la valorisation retenue en vue de négociations futures.
Partager